Réalisation d'un bijou
Nous avons souhaité expliquer clairement les étapes de fabrication d’une pièce de joaillerie. En effet, trop de fausses informations circulent ici et là. Voici comment sont réalisées les pièces de joaillerie sur-mesure.
Le dessin du bijou
Tout part d’une idée, d’une pierre, d’un croquis. A partir de là, on réalise un dessin ou une maquette 3D.
Les dessins gouachés sont encore utilisés, mais ils sont de nos jours complétés, ou même remplacés par les modélisations 3D.
Celles-ci apportent une bien meilleure vision du volume général, et permettent avant même la fabrication, d'étudier le moindre aspect de la conception du bijou.
La maquette du bijou
Nous devons ici contredire une croyance très répandue. La maquette en cire du bijou fini n’a aucun intérêt. Elle est tout simplement inexploitable par un joaillier.
En effet, un bijou correctement réalisé doit l’être en éléments séparés, que le joaillier monte lui-même. Cela est obligatoire si l’on veut pouvoir polir chaque partie du bijou, à l’extérieur, comme à l’intérieur. Il est impossible d’obtenir des finitions de qualité si le bijou a été fondu d’une seule pièce.
On utilise effectivement des éléments en cire pour la réalisation d’une bague, ou de tout autre bijou. Néanmoins, on ne le fait que pour certains éléments comme les corps de bagues, qui seront travaillés séparément.
Les griffes par exemple, sont tirées et assemblées à la main. Dans le cas des pièces de haute joaillerie, on utilise encore des maquettes en métal, mais celles-ci restent grossières, et n’ont pour but que de visualiser le volume général. La plupart des détails ne sont d’ailleurs pas représentés.
La fonte à cire perdue
Cette méthode est de nos jours utilisée par tous les joailliers. Elle consiste à fondre certains éléments d’un bijou avant de les travailler.
On utilise pour cela de la cire dans laquelle ont sculpte les éléments les plus volumineux du bijou. Anciennement, les bijoux été forgés, c’est-à-dire mis en forme directement dans du métal brut. Bien que cette méthode permette d’obtenir des bijoux encore plus résistants, elle est extrêmement coûteuse en temps, et en métal.
C’est pourquoi on utilise désormais la fonte à cire perdue. Dans le cas d’un solitaire sur-mesure, seuls deux éléments en cire sont fondus : le corps de bague, et le repos de doigt (il s’agit de la partie de la bague sur laquelle reposent les griffes).
Le montage du bijou
Une fois les éléments principaux fondus, le joaillier procède à ce qu’on appelle la reprise. Il s’agit de limer les imperfections du métal afin d’arriver au galbe et aux cotes désirées.
Les éléments les plus fins sont quant à eux travaillés directement dans du métal brut afin que le joaillier puisse accéder à chaque recoin de la monture. Grâce à cela, on obtient un polissage parfait qui révèle tout l’éclat des pierres.
Une fois les différents éléments prêts, on procède au montage du bijou. Les pièces sont assemblées, puis soudées au chalumeau dans un ordre précis.
Le premier polissage du bijou
Le montage terminé, on effectue un premier polissage de la monture avant de commencer le sertissage. On élimine les microscopiques défauts de surface qui subsistent, afin d’obtenir des surfaces parfaitement lisses et polies, où qu’elles se trouvent dans le bijou ! Vient alors une étape cruciale, le sertissage.
Le sertissage du bijou
Cette étape consiste à fixer les pierres sur le bijou. Lorsqu’il y en a, on commence par les pierres de pavage. Le sertisseur creuse alors le métal afin de le rabattre sur les pierres. Lorsque leur dimension le permet, on peut également monter ces pierres sur des griffes, ou même en serti-clos.
Vient ensuite la pierre centrale. Son logement a au préalable été préparé par le joaillier. Le sertisseur effectue alors un dernier ajustage pour que l’or ou le platine épouse parfaitement la pierre. Il replie ensuite les griffes (ou le métal dans le cas des sertis clos et demi-clos). Certaines montures sont tellement complexes, qu’il est nécessaire de sertir certaines parties avant même de les souder.
Le sertissage est une étape trop souvent négligée, et mal exécutée. Il s’agit pourtant d’un point crucial. Il permet au premier coup d’œil de déceler la qualité d’un bijou.
Le polissage final du bijou
On apporte enfin les dernières retouches au polissage. Dans le cas de bijoux en or blanc ou en platine, on dépose par électrolyse une fine couche de rhodium afin de protéger les bijoux des premières rayures. Ne reste plus qu’à placer le bijou dans son écrin…
Ne reste plus qu’à placer le bijou dans son écrin…