Exploitation du diamant
De la même façon qu’il existe deux types de gisements de diamant, l’exploitation des diamants se pratique de deux manières différentes.
Les gisements primaires sont exploités sous forme de mines à ciel ouvert. Ils représentent la source de diamant la plus importante. Certaines mines produisent plusieurs millions de carats par an. Mais l’exploitation de ces gisements est si compliquée qu’une seule pipe diamantifère sur 1 000 est rentable. En effet, une pipe kimberlitique est généralement profonde de près de 2 kilomètres. De plus, la première épaisseur de terre, appelée Yellow Ground est relativement pauvre en diamant. Il faut creuser jusqu’à 500 mètres de profondeur pour atteindre la seconde épaisseur, appelée Blue Ground, dans laquelle la proportion de diamant grimpe en flèche.

On creuse tout d’abord la première couche de terre grâce à des engins de terrassement aux dimensions impressionnantes. Pour ce faire, on décrit des cercles concentriques qui vont en s’élargissant au fur et à mesure que la profondeur augmente.
Mais passée une certaine profondeur, les mineurs changent de technique. Ils quadrillent les parois de la mine de puits et de galeries qu’ils effondrent ensuite à l’aide d’explosifs. Cette technique permet d’augmenter de façon significative la rentabilité du gisement, mais nécessite une infrastructure hors du commun.
Deux mines illustrent parfaitement le gigantisme de ce type d’installation. La mine de Kimberley en Afrique du Sud, appelée aussi « The Big Hole », qui est profonde de 1 200 mètres ; et la mine Diavik au Canada où une île toute entière est dédiée à l’exploitation des trois pipes diamantifères qu’elle abrite.
L’exploitation des gisements secondaires est quant à elle beaucoup plus artisanale. Ces gisements résultant de l’érosion des volcans, les diamants sont éparpillés sur des zones extrêmement vastes. Leur exploitation se fait alors dans le lit des rivières où la vase bloque les diamants au gré du courant.
Les pierres les plus petites sont ainsi emportées plus loin que les pierres les plus lourdes. Afin d’accéder à ces sédiments diamantifères, on utilise des systèmes d’aspirations puissants qui balaient le fond des rivières pour en retirer le gravier contenant les diamants bruts.
A l’inverse des mines, l’exploitation des gisements alluvionnaires est aussi artisanale qu’elle est peu rentable. C’est cependant l’unique façon de procéder. Les zones diamantifères peuvent en effet s’étaler sur plusieurs centaines d’hectares comme c’est le cas au Congo. Il faut alors sans cesse déplacer le matériel d’un gisement à l’autre.
En Namibie, les rivières ont emporté les diamants jusque dans l’océan, on parle alors de placers marins. Dans ces cas, les diamants se déposent le long des plages et sont emportés jusqu’au large. On utilise alors des bateaux spécialement équipés pour aspirer le sable au fond de l’océan et l’envoyer directement sur le bord des plages où il est trié.
Types de gisements de diamant
Il existe deux types de gisements de diamant qui ont tous deux la même origine : les pipes kimberlitiques. Ce nom désigne les anciennes colonnes magmatiques contenant de la kimberlite ; roche qui protège les diamants pendant leur remontée vers la surface. Bien qu’elle n’abrite pas nécessairement de diamant, elle est le meilleur indicateur de sa présence.
Lorsque ces pipes sont riches en diamant, elles sont appelées gisements primaires. Ce sont eux qui marquent l’emplacement des mines. Ils ne sont cependant que la résultante de l’érosion. Sans elle, ces gisements seraient impossibles à atteindre.
En effet, une fois les volcans éteints, les éléments naturels les érodent lentement. Les diamants sont alors emportés sur les flancs de la montagne puis dans les rivières. Ces gisements, aussi appelés placers alluvionnaires, sont dits secondaires. Dans certains cas, lorsque le débit des rivières est important, les diamants peuvent être emportés jusque dans l’océan, on parle alors de placers marins.
Par conséquent, l’exploitation des gisements primaires est beaucoup plus rentable, puisque concentrés dans des superficies moyennes de 10 hectares. En comparaison, les gisements alluvionnaires du Congo s’étalent sur plus de 1 500 hectares. C’est aussi pour cette raison que les gisements alluvionnaires sont connus depuis plus de 2 000 ans, tandis que le premier gisement primaire a seulement été découvert en 1869 en Afrique du Sud.
Formation du diamant
Le diamant est un cristal de carbone pur. C’est ce que lui confère ses incroyables qualités de dureté et d’éclat, mais qui explique aussi sa rareté.

Les conditions nécessaires à la formation du diamant sont pour le moins extrêmes. Les nombreuses études réalisées ont démontrées que le diamant se forme à plus de 150 kilomètres sous la surface terrestre, dans le manteau supérieur.
A cette profondeur, la température varie de 1 300 à 2 000 degrés. La pression y est elle aussi gigantesque : 75 tonnes par cm². Soumis à un tel traitement, le carbone liquide situé sous l’écorce terrestre cristallise pour former les splendides cristaux qui caractérisent le diamant. Il semblerait d’ailleurs que les diamants les plus purs soient ceux qui ont connu les conditions les plus dures lors de leur formation.
Mais ceci n’est que la première étape, il leur faut ensuite remonter vers la surface. Cette remontée se fait au gré des incursions de magma dans les fissures de l’écorce terrestre.

Le diamant ne résistant pas aux températures supérieures à 1 500 degrés, il doit être protégé par une roche appelée Kimberlite, également d’origine magmatique, qui agit comme un cocon protecteur. Sans cela, les diamants se volatiliseraient lors des éruptions. Une fois le volcan éteint, la colonne magmatique contenant les diamants est alors appelée pipe kimberlitique. Ces pipes sont les gisements primaires.
La nature faisant par la suite son œuvre, les volcans sont peu à peu érodés et donnent alors naissance aux gisements secondaires. Bien que l’on ne sache pas dire combien de temps ce phénomène nécessite, on peut néanmoins dater la formation des diamants. Ainsi, les diamants se sont pour la plupart formés il y a plus d’un milliard d’années.
Il semblerait même que les diamants de certaines mines sud-africaines se soient formés il y a trois milliards d’années. Ils sont en revanche beaucoup plus âgés que les roches qui les transportent puisque l’âge d’une grande majorité de pipes kimberlitiques est d’à peine 100 millions d’années.
Propriétés physiques du diamant
Le diamant est une gemme unique. Son éclat incomparable séduit les joailliers, tandis que sa résistance en fait un outil irremplaçable pour l’industrie comme pour la chirurgie.

Le diamant est composé de carbone pur, tout comme le graphite. Mais ce sont les liaisons entre les atomes de carbone qui lui confèrent ces nombreuses qualités.
En plus d’être le matériau le plus dur qui soit, il est hydrophobe, inattaquable par les acides, et inaltérable. Il n’a qu’un seul point faible, la chaleur. Dans un environnement riche en oxygène, il brûle à partir de 800 degrés.
Voici les principales données physiques et chimiques du diamant.
Composition chimique : C (Carbone cristallisé)
Système cristallin : Cubique
Dureté : 10 sur l’échelle de Mohs
Densité : 3.52
Indice de réfraction : 2.42
Biréfringence : Aucune
Couleur : Blanc, jaune, brun, orange, vert, violet, vleu, rouge
Le Diamant : un investissement ?
Le diamant a depuis toujours l’image d’un placement sûr et les sociétés qui proposent du « diamant d’investissement » sont aujourd’hui légion. Elles vantent les mérites d’un d’investissement parfait, défiscalisé (à hauteur de 5 000 euros), et à haute rentabilité. Mais comme l’autorité des marchés financiers l’a récemment rappelé, il s’agit d’un placement très risqué. Consulter le communiqué de l'autorité des marchés financiers
Le diamant d’investissement dans les années 1970
Le prix d’un diamant n’est pas tant lié à sa rareté qu’à la facilité de le négocier. En effet, il s’agit d’une matière parfaitement codifiée, simple à comprendre, même pour un non initié. Déjà dans les années 70, une bulle spéculative s’était créée autour du diamant qui était alors vendu, y compris par les banques, comme un placement parfait.
De nombreuses personnes ont à cette époque acheté des diamants dans tous les poids et qualités, en pensant faire un bénéfice rapide et important. Mais la réalité fût bien différente… En 1985 cette bulle éclata et le prix du diamant s’effondra. Impossible dans ces conditions de revendre les pierres…Les propriétaires durent se résoudre à garder les pierres en attendant que le cours remonte suffisamment, ce qui n’est toujours pas le cas.
Puis l’informatique fit son apparition et les proportions des diamants furent optimisées afin d’en maximiser l’éclat, entrainant alors une retaille des diamants taillés jusque-là. Les proportions idéales nécessitent en effet de tailler des pierres plus profondes et d’un diamètre moindre que les diamants taillés dans ces années. Amener un diamant des années 70 aux proportions actuelles afin de le remettre sur le marché nécessite donc une retaille qui entraine une perte de poids de l’ordre de 20 à 30% dans le pire des cas.
Tant et si bien qu’un diamant acheté dans les années 70 à 80, ne vaut aujourd’hui à la revente pas plus du tiers de son prix d’achat de l’époque (sans même tenir compte de l’inflation). Il est cependant bon de préciser que les proportions parfaites d’un diamant sont désormais bien arrêtées et ne changeront pas à l’avenir.
Le diamant d’investissement depuis les années 2000
Après s’être redressé lentement jusqu’au début des années 2000, le cours connut une forte hausse. Mais comme toutes les matières premières, le cours du diamant connait des hausses, parfois fortes sur de courtes périodes, mais connait également des baisses tout aussi importantes et rapides.
Comme vous pourrez le constater sur les graphiques en bas de page, le cours du diamant a fortement grimpé jusqu’en 2009, puis a connu une baisse significative suite à la crise financière. Il a ensuite connu une nouvelle phase de forte hausse de 2010 à 2012. Mais les hausses qu’a connues le diamant durant les années 2000 n’étaient soutenues que par l’importante demande chinoise. Depuis 2012, le ralentissement de son activité et les lois anti-corruption ont impacté directement le marché du diamant.
Et plus récemment, la crise sanitaire de 2020 a entrainé une chute colossale du cours du diamant, qui peine désormais à remonter aux niveaux d'avant crise.
Dépendant de leur poids, les diamants ont ainsi perdu entre 20% et 30% de leur valeur en dix ans.
Qu’en est-il réellement de la revente des diamants
Lorsqu’un particulier achète un diamant chez un négociant, il l’achète au prix du cours, à 5 ou 10% près. Mais il n’est généralement pas fait mention du fait que lorsqu’un particulier revend ce diamant, les négociants lui offrent au mieux 50% du cours (et bien moins la plupart du temps). Comme nous le disions plus haut, le diamant n’est pas si rare que cela, et un négociant trouvera sans problème un diamant équivalent à celui qui lui est proposé. Il faut donc qu’il trouve un intérêt financier à le mettre en stock sans savoir quand il aura une demande pour cette pierre.
Ainsi, une pierre qui valait 20 000 dollars HT et donc 24 000 dollars TTC il y a 10 ans, sera achetée par un diamantaire à 10 000 dollars au maximum. De plus, une taxe de 6.5% sur le prix de rachat s'applique au-dessus de 5 000 euros, soit une perte de plus de 60% sur dix ans…Même les diamants achetés au début des années 2000 n'ont pas connu une hausse suffisante pour engendrer des bénéfices, même faibles, à l'heure actuelle.
Ajoutons que le cours du diamant s’exprime en dollars, ce qui peut impacter fortement son prix en euros. Ainsi, si l’on achète un diamant lorsque le dollar est fort, et que l’on revend ce diamant lorsque le dollar est faible, la perte est d’autant plus importante.
Les conclusions à en tirer
Contrairement à ce que nombre de diamantaires et de soi-disant sociétés de placement prétendent, il est strictement impossible pour un particulier de dégager un quelconque bénéfice à court ou moyen terme en achetant du diamant, et encore moins en achetant des pierres à moins de 5 000 euros.
Pour qu’une pierre prenne de la valeur, il doit s’agir d’une matière qui deviendra rare dans les années à venir, ce qui n’est pas le cas du diamant. De plus, l'arrivée en masse des diamants synthétiques sur le marché dans les années à venir risque de ne pas arranger la situation.
D’autres pistes ?
Les trois autres pierres précieuses se font quant à elles de plus en plus rares dans les belles qualités. Les rubis de Birmanie, les saphirs du Cachemire, ou les émeraudes de Colombie sont aujourd’hui devenus aussi rares que coûteux. Leur prix dépasse 200 000 dollars par carat pour les plus beaux spécimens de saphir ou d’émeraude, et atteint le million de dollars (toujours par carat !) pour les rubis de Birmanie les plus rares.
Mais tous les gisements suivent la même voie. Les techniques modernes d’extraction permettent de vider en une dizaine d’année à peine un gisement qui a mis des centaines de millions d’années à croitre. Ainsi, les saphirs de Ceylan et Madagascar de très belle qualité sont déjà difficiles à trouver, et les rubis du Mozambique ne suffisent pas à compenser l’effondrement de la production birmane. En à peine cinq ans, le prix des plus beaux saphirs non-chauffés a été multiplié par deux ; celui des rubis non-chauffés par trois.
Dans le cas des émeraudes naturelles, la hausse est elle aussi très aussi forte, mais il impératif d’être très vigilant. Plusieurs sociétés proposent depuis ces dernières années des émeraudes traitées comme placement. En effet, le traitement à la résine n’est pas toléré en Europe et en Chine, alors qu’il l’est aux Etats-Unis. Ces sociétés proposent ainsi des émeraudes traitées dont le prix parait très alléchant, sans préciser qu’il sera impossible de les revendre à un négociant européen. Ces sociétés ont d’ailleurs elles-aussi fait l’objet d’une mise en garde de la part de l’autorité des marchés financiers.
Pour finir, notons que le prix des trois pierres précieuses de couleur n’a jamais connu la moindre baisse. L’achat d’une pierre de couleur nécessite cependant d’être bien conseillé. Il n’existe pas de normes aussi précises que dans le diamant et pas plus de cours officiel. Les critères de qualité et de prix sont eux aussi plus nombreux. Il est donc primordial d’être accompagné dans cette démarche par de vrais professionnels, spécialisés dans les pierres de couleur, qui sauront vous expliquer la matière et qui seront à même de vous proposer de véritables pierres de placement à leur juste prix.
Rappelons enfin que les pierres précieuses de couleur doivent rester un placement secondaire destiné à diversifier ses investissements. N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations.
Cours des diamants ronds de 1 carat (Dollars par carat)
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