Rubis de Birmanie
La Birmanie possède deux trésors, sa culture et ses rubis. Elle en est en effet le premier producteur mondial. Mais les rubis birmans sont surtout les plus beaux. Son éclat rouge intense teinté de rose fait du rubis de Birmanie la pierre précieuse la plus rare au monde.
La région la plus connue pour la production de rubis au Myanmar est la région de Mogok dans la partie nord du pays. Elle est appelée Mogok Stone Tract et s’étend sur 1 000 km². Il est difficile de dater la première découverte de rubis dans cette région.
Bien que de nombreuses légendes birmanes fassent allusion au rubis, sa première trace écrite remonte à la fin du 16ème siècle. Il semblerait néanmoins que le rubis soit connu depuis l’âge de bronze.
Ce n’est qu’au 18ème siècle que commença réellement l’exploitation des mines. Elle est depuis lors restée très artisanale et n’a que peu évolué. Seuls quelques gisements d’état font appel aux techniques modernes.
La Birmanie connaissant au cours de l’année une saison sèche et une saison humide, l’exploitation des rubis se pratique différemment d’une saison à l’autre. Pendant la saison sèche, les mineurs creusent de fines galeries dont la profondeur varie de 5 à 30 mètres. Ils se faufilent ensuite à l’intérieur de ces galeries afin d’y extraire la terre à l’aide d’une bêche et d’un panier en bambou.
Pendant la mousson, inondées par la pluie, ces galeries deviennent inexploitables. Les mineurs creusent alors des tranchées entre celles-ci et accélèrent le processus naturel d’érosion à l’aide de bambous qui canalisent les chutes d’eau. La terre ainsi recueillie est alors minutieusement triée afin d’en extraire les rubis.
La majeure partie des rubis ainsi recueillis est ensuite chauffée afin d’en améliorer la couleur et la pureté. En effet, les spécimens naturellement purs et intenses en couleur sont rarissimes. La couleur la plus intense est appelée « Sang de Pigeon ». Il s’agit d’une tonalité de rouge très précise contenant une pointe de bleu.
Depuis 1962 et l’arrivée de la junte militaire au pouvoir, la Birmanie s’est renfermée sur elle-même et l’accès aux zones de production est devenu presque impossible.
Ainsi, les rubis birmans sont dans leur grande majorité négociés sur place par des négociants thaïlandais qui les rapatrient ensuite sur Bangkok pour les vendre.