Inclusions du Rubis
Comme c’est le cas pour l’émeraude, le rubis est une gemme naturellement très incluse. C’est ce qui explique la rareté et le prix des rubis les plus purs et les mieux cristallisés.
Mais outre l’impact qu’elles ont sur son prix, les inclusions nous apportent surtout de nombreuses informations sur la nature d’un rubis. Est-il naturel ou non ? chauffé ou non ? et si oui a-t-il été subi un traitement ?
Tout comme son cousin le saphir, le rubis présente des inclusions typiques selon son origine. Ainsi les rubis de Birmanie possèdent des inclusions se présentant sous forme de voiles blancs, que l’on appelle « empreintes digitales », et que l’on ne rencontre pas dans les rubis du Mozambique. Ces derniers présentent quant à eux des cristaux de différentes natures, souvent plus visibles à l’œil nu.

De la même façon, certaines inclusions peuvent nous indiquer si un rubis a été chauffé. En effet, un rubis non-chauffé présente de fines inclusions de rutile caractéristiques qui ne résistent qui fondent durant la chauffe.

Mais dans le cas du rubis, l’étude à la loupe ou au microscope de ses inclusions permet également de vérifier un point crucial, les traitements qu’il a pu subir. En effet, la quasi-totalité des rubis présents sur le marché est traitée, la plupart du temps avec le même procédé, le remplissage au verre des fissures.
Ce traitement consiste à masquer des cavités naturelles dans la pierre, en les remplissant de verre au plomb lors de la chauffe. Le verre s’insinue alors dans les fines fissures naturellement présentes sur la plupart des rubis et les fait disparaître.
Mais avec de l’habitude, il est possible de déceler ce traitement à la loupe. En effet, lorsqu’on les observe avec attention, les fissures ainsi remplies prennent un aspect irisé qu’il est rare de rencontrer dans des inclusions naturelles.
Plus encore que pour toute autre gemme, vous devez donc exiger un certificat reconnu et indépendant lors de l’achat d’un rubis. L’impact des inclusions et des traitements sur leur prix est tel qu’il est important d’être bien conseillé lors de l’achat. N’hésitez pas à nous contacter pour toute information.
Le Rubis Étoilé
Comme leur nom l’indique, les rubis étoilés présentent un astérisme. Lorsqu’on les observe sous lumière électrique, une étoile à six branches apparaît à la surface de la gemme. C’est le reflet de la lumière sur des inclusions de rutile qui est à l’origine de ce phénomène. Il s’agit de fines aiguilles de dioxyde de titane réparties parallèlement selon trois axes qui se croisent à 120° dans la pierre.
Seule la taille en cabochon permet de révéler l’astérisme d’une gemme. Pour cela, la base du cabochon doit être parallèle aux inclusions de rutile. Comme toutes les pierres étoilées, les rubis les plus recherchés sont ceux dont l’étoile est entière, bien centrée sur la gemme, et dont l’étoile et la plus précise et fine possible.
Mais plus encore que leurs cousins les saphirs, les rubis étoilés de belle qualité sont très rares. Il est extrêmement difficile de trouver une pierre d’un rouge intense et présentant une belle étoile. La très large majorité des pierres disponibles sur le marché est de couleur rose à pourpre avec une étoile très diffuse. Il est en effet impossible de chauffer les pierres pour en améliorer la couleur, la chauffe ferait fondre les inclusions de rutile, faisant alors disparaître l’étoile.
Le prix des plus beaux spécimens atteint ainsi plusieurs dizaines de milliers d’euros par carat. De plus les cabochons étoilés sont souvent mal taillés, trop profonds, et présentent de nombreuses fissures en surface. Il est alors nécessaire de les retailler avant de les monter en bijou, faisant encore grimper leur prix au carat.
Les gisements les plus prolifiques se trouvent au Viêtnam, au Sri Lanka, et en Birmanie. Mais comme pour les rubis facettés, les plus belles pièces proviennent souvent de Birmanie, ou plutôt provenaient de Birmanie. Les mines birmanes produisent de moins en moins de pierres de haute qualité et celles-ci deviennent de plus en plus rares sur le marché.
Comme c’est le cas pour les saphirs étoilés, il est possible de traiter les rubis afin d’en améliorer artificiellement la couleur. Des pierres étoilées de synthèse sont également présentes sur le marché. Il est donc primordial d’obtenir un certificat gemmologique reconnu et indépendant lors de l’achat d’une telle gemme.
Rubis du Pakistan
Le Pakistan produit non seulement des émeraudes de très belle qualité, mais également des rubis dont les plus beaux spécimens sont d’un rouge profond et d’excellente pureté.

L'essentiel de la production est constitué de pierres de basse qualité, destinées à devenir des cabochons. Les rubis de qualité gemme étant rares, ils sont de fait très recherchés. Il existe différents gisements au Pakistan, mais ce sont les mines de la vallée d’Hunza, au nord du pays, qui sont les plus prolifiques.
On trouve également des rubis dans le Baltistan, région qui borde la Chine et le Tadjikistan. En raison de la guerre qui fait rage depuis de nombreuses années en Afghanistan, c’est à Peshawar que sont taillés et vendus les rubis afghans.
Comme pour les autres origines d’Asie centrale, les prix des rubis pakistanais, lorsqu’ils sont de belle qualité, sont proches de ceux pratiqués pour les pierres de Birmanie.
Rubis du Tadjikistan
Tout comme ses pays voisins, le Tadjikistan produit lui aussi des rubis d’excellente qualité. En effet, bien qu’il existe de légères différences d’un point de vue gemmologique, les rubis tadjiks sont issus de la même veine qui se trouve à cheval sur les frontières afghanes et pakistanaises.

Entre ces trois origines, la différenciation est donc principalement due à des frontières humaines, plutôt qu’à une réelle différence de matière. Le gisement de Gharan, à la frontière afghane, offre ainsi, de temps à autres, des rubis très cristallins, d’un superbe rouge légèrement rosé. Les plus beaux spécimens n’ont rien à envier aux rubis birmans.
Néanmoins, la production y est faible, et les rubis de qualité gemme sont très rares, atteignant ainsi des prix élevés. En effet, de par leur beauté, ces rubis se négocient à des prix similaires à ceux des rubis de Birmanie.
Rubis d’Afghanistan
L’Afghanistan est un producteur méconnu de rubis. On y trouve pourtant des pierres de toute beauté, dont la tonalité rose n’est pas sans rappeler celle des rubis de Mong Hsu en Birmanie.
Bien qu’il soit difficile de dater avec précision la découverte de rubis dans ce pays, il semblerait que les mines d’Afghanistan soient connues depuis plus de 600 ans. Mais ces pierres sont aussi belles qu’elles sont rares. En effet, les mines de la région de Jegdalek, à 100 km à l’est de Kaboul, produisent peu.
La zone est difficile d’accès et les méthodes d’extraction y restent très artisanales. De plus, les guerres incessantes empêchent, non seulement une modernisation des installations, mais également une prospection poussée dans le pays.

On peut donc espérer que la production de rubis en Afghanistan augmente le jour où la situation politique sera enfin stable. Pour ces mêmes raisons, les rubis bruts sont actuellement envoyés vers le Pakistan dès leur extraction afin d’y être taillés et vendus à Peshawar.