Rubis de Ceylan
Plus connu pour la qualité de ses saphirs, le Sri Lanka, anciennement appelé Ceylan, produit également de beaux rubis.

Ceux-ci sont un peu plus légers en couleur que les rubis birmans et vont généralement du rouge clair au rouge framboise. Lorsqu’ils sont trop clairs, ils sont vendus en tant que saphirs roses.
Ces deux pierres font en effet partie de la même famille, les corindons, et seule la couleur décide de l’appellation. Les gisements de rubis se situent dans la région de Ratnapura, non loin de Colombo, au sud-ouest de l’île. Ils proviennent de l’érosion d’anciens massifs montagneux et se présentent sous forme de gravier alluvionnaire. Ce gravier gemmifère est extrait du fond des rivières, lavé, puis minutieusement trié.
Des mines sont également creusées en lieu et place des anciennes rivières. Celles-ci sont en règle générale peu profondes. Les sri lankais disent qu’il est possible de trouver des pierres précieuses sur leur île, simplement en creusant les fondations de sa maison.
Bien que taillés sur place, les rubis de Ceylan nécessitent pour la plupart une retaille. Les techniques utilisées sont très artisanales et ne donnent jamais leur éclat maximum au rubis.
Tout comme les autres pierres précieuses produites au Sri Lanka, les rubis sont vendus à des grossistes installés à la capitale, qui les exportent ensuite aux quatre coins du monde.
Rubis du Siam
Appelés encore aujourd’hui rubis du Siam, les rubis de Thaïlande sont très présents sur le marché.

Ils sont produits dans la province de Chantaburi, au sud-est de Bangkok. Les gisements étant frontaliers avec le Cambodge, les rubis cambodgiens de la région de Battambang sont vendus sous la même appellation.
Il ne s’agit en effet que d’une frontière humaine ; ces rubis ont bel et bien la même origine géologique.
Contrairement aux autres rubis, les pierres du Siam sont d’origine magmatique. Elles proviennent de gisements alluvionnaires riches en basalte qui se situent entre 2 et 5 mètres de profondeur. Ils sont donc plus faciles à extraire que les rubis birmans mais sont cependant de qualité moindre.

Bien que de beaux rubis sortent régulièrement de terre, les rubis thaïlandais et cambodgiens tirent généralement vers le brun ou le violet, et sont très inclus.
Une fois taillés, les rubis sont d’abord vendus sur le marché aux pierres de Chantaburi avant d’être envoyés vers Bangkok où ils sont montés sur des bijoux de grande série puis exportés à travers le monde.
Rubis de Birmanie
La Birmanie possède deux trésors, sa culture et ses rubis. Elle en est en effet le premier producteur mondial. Mais les rubis birmans sont surtout les plus beaux. Son éclat rouge intense teinté de rose fait du rubis de Birmanie la pierre précieuse la plus rare au monde.
La région la plus connue pour la production de rubis au Myanmar est la région de Mogok dans la partie nord du pays. Elle est appelée Mogok Stone Tract et s’étend sur 1 000 km². Il est difficile de dater la première découverte de rubis dans cette région.
Bien que de nombreuses légendes birmanes fassent allusion au rubis, sa première trace écrite remonte à la fin du 16ème siècle. Il semblerait néanmoins que le rubis soit connu depuis l’âge de bronze.

Ce n’est qu’au 18ème siècle que commença réellement l’exploitation des mines. Elle est depuis lors restée très artisanale et n’a que peu évolué. Seuls quelques gisements d’état font appel aux techniques modernes.
La Birmanie connaissant au cours de l’année une saison sèche et une saison humide, l’exploitation des rubis se pratique différemment d’une saison à l’autre. Pendant la saison sèche, les mineurs creusent de fines galeries dont la profondeur varie de 5 à 30 mètres. Ils se faufilent ensuite à l’intérieur de ces galeries afin d’y extraire la terre à l’aide d’une bêche et d’un panier en bambou.
Pendant la mousson, inondées par la pluie, ces galeries deviennent inexploitables. Les mineurs creusent alors des tranchées entre celles-ci et accélèrent le processus naturel d’érosion à l’aide de bambous qui canalisent les chutes d’eau. La terre ainsi recueillie est alors minutieusement triée afin d’en extraire les rubis.

La majeure partie des rubis ainsi recueillis est ensuite chauffée afin d’en améliorer la couleur et la pureté. En effet, les spécimens naturellement purs et intenses en couleur sont rarissimes. La couleur la plus intense est appelée « Sang de Pigeon ». Il s’agit d’une tonalité de rouge très précise contenant une pointe de bleu.
Depuis 1962 et l’arrivée de la junte militaire au pouvoir, la Birmanie s’est renfermée sur elle-même et l’accès aux zones de production est devenu presque impossible.
Ainsi, les rubis birmans sont dans leur grande majorité négociés sur place par des négociants thaïlandais qui les rapatrient ensuite sur Bangkok pour les vendre.
Le Rubis Sang de Pigeon
Le rubis dit « Sang de Pigeon » est sans l'ombre d'un doute la pierre précieuse la plus rare avec les diamants de couleur (diamants jaunes mis à part). Contrairement à ce qu’il encore courant d’entendre, ces rubis sont d’une extrême rareté, et leur prix est la hauteur de cette rareté.

Passé 1 carat, les véritables rubis Sang de pigeon se négocient très vite à plusieurs dizaines de milliers d’euros par carat.
Cette appellation désigne uniquement les rubis de Birmanie, d’une tonalité très précise. Il s’agit d’un rouge franc, teinté d’une pointe de bleue. Cette tonalité est d’ailleurs plus claire que l’on ne se l’imagine.
Certains laboratoires, comme le laboratoire GRS très présent sur le marché, utilisent selon nous ce nom avec bien trop de légèreté et l’attribuent bien trop facilement.
Il est courant de voir sur le marché des rubis d'une couleur rosée être certifiés Sang de Pigeon ! Nombreux sont les négociants peu scrupuleux à utiliser ces certificats pour justifier des prix de vente injustement élevés.
Lors de l’achat d’un rubis Sang de Pigeon, vous devez donc exiger que la pierre soit certifiée par un laboratoire indépendant et reconnu.
Chauffe et Traitement du rubis
La chauffe des rubis
Lorsqu’ils sont bruts, la quasi-totalité des rubis est rose et opaque. Les rubis sortant de terre naturellement rouges et transparents sont extrêmement rares, d’où leur prix élevé.
Pour remédier à cela, on place donc les pierres encore brutes dans des fours afin de les porter à une température de 1 300 degrés. A cette température, une grande partie des inclusions se recristallise, et disparaît dans la pierre.
La couleur gagne elle aussi en intensité. La chauffe est considérée comme une technique d’embellissement nécessaire des rubis, qui n’en restent pas moins naturels. Elle n’est en aucun cas un traitement.
Elle a cependant un impact important sur le prix de la pierre et doit donc être précisée sur son certificat gemmologique.
Rubis bruts de Birmanie non-chauffés. Leur couleur rosée sera améliorée lors de la chauffe.
Les traitements du rubis
Le prix des rubis ne cessant de grimper, de plus en plus de producteurs n’hésitent pas à améliorer artificiellement les gemmes de basse qualité. Dans ce but, différentes techniques ont été mises au point.
La plus courante d’entre elles est le remplissage au verre. Pour ce faire, les rubis sont chauffés à très haute température en y ajoutant du verre au plomb. Pendant la chauffe, ce mélange va s’insinuer dans les fractures de la pierre afin de les boucher, les rendant ainsi invisibles à l’œil nu. Il s’agit d’un traitement non-toléré par les négociants et les rubis ainsi traités voient leur valeur s’écrouler.
Depuis quelques temps maintenant, on voit également apparaître sur le marché des rubis huilés, comme cela est le cas pour les émeraudes. Il s'agit généralement de pierres de belle cristallisation, mais présentant tout de même de très légères fractures dans lesquelles l'huile s'infiltre afin de les rendre invisibles. Tout comme le traitement au plomb, et contrairement à l'émeraude, la présence d'huile dans un rubis est considérée comme un traitement qui impact fortement son prix.
Il est cependant impossible pour un non-initié de déceler ces supercheries. Afin de vous assurer que le rubis que vous choisissez est bien naturel, vous devez donc exiger qu’il vous soit délivré accompagné d’un certificat émanant d’un laboratoire indépendant et reconnu.
Vous ne trouverez chez Gemmantia que des gemmes naturelles certifiées par les plus grands laboratoires.